Burkina-Faso: Ibrahim Traoré/ Sortie médiatique du 3 février, l’opinion publique encore très marquée

Il y’a un mois jour pour jour, le Président Ibrahim Traoré s’est livré à une interview télévisée sur deux médias du Burkina. Un mois déjà; mais cette sortie suscite toujours des commentaires, tant elle a été l’occasion rêvée des burkinabè d’être situés sur l’actualité socio-politique et sécuritaire de leur pays. Le franc parler du Chef de l’Etat sur les sujets pertinents, des propos rassurants quand à l’évolution du combat contre le terrorisme et les relations diplomatiques sont autant de choses qui ont marqué les esprits.

Contrairement à certains hommes d’Etat qui esquivent les médias, sont fermés ou avares en parole, le Président Ibrahim Traoré s’est affiché, accueillant et ouvert d’esprit, prouvant une fois encore qu’il est proche de la population. Sans langue de bois, il a éclairé la lanterne de ces compatriotes sur les différentes questions des journalistes qui ont de leur côté, évoqué les sujets brûlants de l’heure, de la crise sécuritaire et humanitaire à la justice, passant par les questions de coopération.

Quant à sa mission première qui est de reconquérir tout le territoire national, le Capitaine Traoré a laissé entendre que sa détermination reste toujours tenace malgré certaines velléités sur le terrain  » Nous sommes plus que motivés, convaincus. Nous sommes encore plus encouragés. Il y a encore plus de tonus à aller de l’avant ».

Selon ses dires la guerre pour arracher le pays des mains des envahisseurs comportent plusieurs phases et a promis que les choses proprement dites vont démarrer sous peu. Le Capitaine n’entend pas entamer une quelconque négociation avec les groupes armés, toutefois il ne mène non plus une guerre aveugle contre l’ennemi et est prêt à accueillir les repentis  » la vocation n’est pas de tuer. Aujourd’hui, nous souhaitons que ceux qui se sont engagés avec ces groupes-là,  (…) s’ils comprennent le message, s’ils sont prêts à quitter les rangs, nous sommes prêts à les accueillir, à les remettre dans la société pour qu’ils puisent travailler au profit de toute la société. Ceux qui veulent déposer les armes, nous sommes ouverts et nous allons trouver le canal nécessaire pour qu’ils puissent se rendre pour le faire. »

Le recrutement des VDP a suscité une vague de tollé de part et d’autre; des inquiétudes sur d’éventuels exactions ou conflits inter communautaires ont été soulevées. Les explications données par le Président Ibrahim Traoré sur l’encadrement et le déploiement de ces volontaires lors de l’interview ont rassuré l’opinion.

« Nous ne souhaitons pas les organiser en groupes indépendants qui agissent seuls. C’est dans ce cadre qu’il peut y avoir des exactions parce qu’ils ne peuvent pas faire la différence entre un suspect et un non-suspect. Nous avons donc décidé de les encadrer », a souligné le Capitaine avant de relever « Aujourd’hui, parmi les VDP qui manœuvrent, même les VDP nationaux qui sont en train d’être déployés, vous retrouverez toujours des militaires. Donc, ils sont constitués en équipes, commandés par des militaires jusqu’au plus bas échelon. Ils ne peuvent plus aller seuls pour agir et cela est un volet très important. Et au cours de leur formation, la structure des droits humains qui est ici a une plage horaire pour les former aux droits humains. Donc nous avons intégré cela et à tous les niveaux. »

Concernant le vivre ensemble, le Chef de l’Etat a rappelé: « le Burkina est un Etat laïc. Toutes les religions s’acceptent ici que ce soit depuis les leaders religieux, vous allez les voir toujours ensemble. Le brassage est parfait. Nous passons donc le message à ces leaders de prêcher au niveau des plus jeunes l’acceptation d’autrui… Nos actions actuellement, que ce soit des escortes ou des vivres, des actions offensives, on le fait au profit de tout le monde. Il n’y a pas de distinction. C’est malheureux de voir les gens faire la victime, trouver qu’on fait des exactions contre certaines communautés ».

Tenant à poursuivre la bataille afin de faire du Faso un Etat entièrement souverain, le Président de la Transition s’est aussi prononcé sur les dernières brouilles diplomatiques avec la France: » Tout ce que le peuple veut c’est sa souveraineté et vivre dignement et nous avons cette capacité. S’il y a des faits et des accords qui nous empêchent de pouvoir donner cette vie et cette dignité à notre peuple, il y va de soi qu’on s’oppose à cela et qu’on prenne des actes contre cela ».

Soulignons que quelques jours après cette interview, l’armée a acquis comme promis des matériels sophistiqués pour enfin passer des opérations ciblées à une guerre décisive. La récompense étant au bout de l’effort, l’espoir d’un jour nouveau n’est plus qu’une question de temps, avec la collaboration des populations qui sont conviées à soutenir l’armée et rejeter tout acte de manipulation.

 

Nelly