Burkina-Faso: La cession des mines d’Inata et de Tambao au coeur des débats/ le ministre en charge du secteur rassure
Six projets miniers en exploitation ont mis la clé sous la porte en 2022 au Burkina Faso à cause de l’insécurité sans cesse grandissante. La fermeture de ces sites miniers a entraîné une baisse considérable des ressources de l’Etat au cours de l’année écoulée, car la production de l’or à elle seule, est passée de 66,858 tonnes en 2021 à 57,675 tonnes en 2022, soit une baisse de 13,73 %. A cela s’est ajouté le chômage de 2500 ouvriers. Ces chiffres n’ont pas laissé indifférentes les autorités actuelles, qui ont comme palliatif, ont décidé en conseil des ministres le 1er mars dernier, la cession de deux actifs miniers, à une société turque.
Cette autorisation d’exploitation des mines d’or d’Inata et de manganèse de Tambao, (inexploitées depuis plus de 5 ans) délivrée à AFRO TURK, suscite des critiques çà et là. Le ministre en charge des mines et des carrières, M. Simon-Pierre Boussim, est monté au créneau vendredi dernier pour éclairer la lanterne de l’opinion publique sur le sujet.
Selon M. Boussim, «La cession de ces mines se fait à titre onéreux et non gratuitement comme on l’a entendu çà et là. Et mieux, elle s’est faite dans une condition qui permet à l’Etat d’acquérir des moyens stratégiques de surveillance et de combat. Au-delà de tous ces éléments, nous pouvons nous féliciter de pouvoir faire confiance à un partenaire qui puisse nous aider dans la sécurisation de cette zone».
L’Etat a besoin qu’on exploite de ressources minières, afin d’avoir des revenus pour non seulement créer des richesses, créer de l’emploi, récolter des taxes de tes dividendes pour développer le pays mais aussi être à même de lutter efficacement contre les violences terroristes. Car le nerf de la guerre, c’est l’argent.
Les sociétés ayant reçu l’autorisation, ont la capacité de sécuriser les zones abritant les sites miniers en question. « Le gouvernement en cédant les actifs de ces deux mines à des repreneurs qui disposent une certaine capacité, bénéficie de l’assurance que ces mines vont reprendre du service. De ce fait, la société qui les reprend va s’impliquer dans la sécurisation de ces zones », a expliqué le ministre.
« Nous avons reçu un engagement de AFRO TURK à mutualiser les efforts avec le gouvernement pour sécuriser ces deux sites. Aussi, nous n’avons aucune raison de douter de la bonne foi de notre partenaire », a insisté le ministre.
Dans les termes de contrat de cession, il est prévu la construction d’une base militaire à Tambao et Inata avec le concours matériel et financier du partenaire, a rassuré le membre du gouvernement
Sécuriser les zones signifie aussi tarir les sources d’enrichissement des groupes ennemis, qui exploitent ces ressources de l’Etat, pour acheter des armes et attaquer l’état . « Rien ne prouve que ces mines ne sont pas aujourd’hui exploitées par les ennemis de la nation qui se renforcent en termes de ressources pour venir attaquer nos forces de défense et de sécurité », a souligné le ministre, qui a tenu à préciser que la cession s’est faite dans le respect scrupuleux des textes légaux. « En effet, selon notre document de référence qu’est le code minier, l’Etat, peut, soit par appel à concurrence ou par entente directe, céder des actifs miniers. Cette disposition du code n’est pas d’ordinaire, car elle prend en compte le caractère stratégique des actifs miniers : ces actifs Stratégiques devraient donc servir les intérêts stratégiques de l’Etat », a-t-il renchéri.
Selon lui, l’objet du contrat qui porte sur la cession des actifs miniers de l’Etat s’est fait conformément à l’alinéa 2 de l’article 14 du code minier où les contrats de cession sont valables jusqu’à l’octroi de titres qui se fera selon la procédure normale de droit commun.
« Il faut souligner aussi que le décret portant gestion des titres miniers prévoit en son article premier que l’Etat peut disposer de ces actifs suivant le principe premier venu, premier servi », a précisé M. Boussim.
Nelly