Kenya/Somalie: Signature d’un accord pour la réouverture de leur frontière terrestre
Le Kenya et la Somalie vont rouvrir en trois points d’ici au 1er juillet, leur frontière terrestre, officiellement fermée depuis 2011, pour cause de l’insurrection islamiste des extrémistes du groupe shebab.
Les deux pays ont annoncé la signature d’ un accord ce lundi 15 mai, au terme d’une rencontre tenue à Nairobi, entre les délégations gouvernementales du Kenya et de la Somalie.
La réunion a porté sur les questions de coopération en matière de sécurité, de commerce et de circulation des personnes.
« Nous examinons la possibilité de rouvrir la frontière et nous avons décidé que la frontière entre la Somalie et le Kenya sera rouverte de manière progressive au cours des 90 prochains jours » via trois postes-frontières, a indiqué Kithure Kindiki, ministre kényan de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse conjointement organisée.
Selon les détails fournis par le ministre, le poste-frontière de Mandera-Bulahawa, situé dans le comté kenyan de Mandera « doit être ouvert dans les 30 prochains jours », ensuite celui de Liboi-Harhar, comté de Wajir « dans 60 jours à compter d’aujourd’hui », et enfin celui de Kiunga-Ras Kamboni, comté de Wajir, au 1er juillet.
Outre ces trois points situés, les autorités examinent la possibilité de l’ouverture d’un quatrième poste. « Nous étudions également la possibilité d’ajouter un quatrième poste-frontière » dans le comté de Wajir, a poursuivi le ministre kenyan.
En juillet dernier, les deux pays avaient annoncé leur intention de rouvrir la frontière, mais cela ne s’était jamais concrétisé.
Longue de 700 km, la frontière entre le Kenya et la Somalie avait été officiellement fermée par Nairobi en octobre 2011, dans le but de tenter d’enrayer les violences des islamistes radicaux somaliens shebab sur le sol kényan, notamment des enlèvements de touristes et travailleurs humanitaires étrangers.
L’armée kényane était intervenue peu après en renfort aux forces armées en place en Somalie pour combattre les shebab. Ses forces avaient ensuite intégré en 2012 la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom, devenue Atmis), qui a chassé les shebab de plusieurs de leurs bastions.
Depuis 2011, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats meurtriers revendiqués par les shebab, notamment contre le centre commercial Westgate à Nairobi (septembre 2013, 67 morts), l’université de Garissa (avril 2015, 148 morts) et le complexe hôtelier Dusit (janvier 2019, 21 morts).