Allemagne : Ce que l’on sait du coup d’Etat manqué

La police allemande a opéré un vaste coup de filet pour démanteler le réseau d’extrême-droite Reichsbürger. Ce groupe est soupçonné d’avoir planifié des attentats.

En Allemagne, le ministère de la Justice a annoncé ce matin un vaste coup de filet dans les milieux d’extrême-droite. Dans onze des 16 Länder que compte le pays, les forces de l’ordre ont opéré une razzia pour démanteler un réseau appelé « Reichsbürger » et soupçonné de planifier des attentats, notamment contre le Parlement… et peut-être même un coup d’Etat.

Environ 3.000 policiers ont été mobilisés pour mener des raids à travers l’Allemagne, ce matin.

130 sites ont été perquisitionnés. Leur cible : des extrémistes de droite du réseau Reichsbürger (« Citoyens du Reich »), un groupe soupçonné de préparer un coup d’Etat. L’opération est présentée par le gouvernement comme une « opération antiterroriste ».

Parmi la vingtaine de personnes interpellées se trouveraient, selon l’hebdomadaire Der Spiegel, une juge, Birgit M.-W., ainsi qu’un ancien élu de l’AfD, parti d’extrême-droite. Les meneurs présumés du mouvement seraient un septuagénaire issu de la petite noblesse allemande et un ancien parachutiste.

Un citoyen russe est également mis en cause. L’ambassade de Russie nie tout lien avec des « groupes terroristes » allemands.

La ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, a déclaré que « les enquêtes donnent un aperçu de l’abîme que représente une menace terroriste provenant du milieu des Reichsbürger ». La ministre promet que l’Etat de droit ripostera avec la plus grande fermeté.

Le groupe de droite radical « Reichsbürger » n’est pas un inconnu en Allemagne. Il est d’ailleurs surveillé par les services de renseignement : plusieurs de ses membres rejettent la Constitution allemande et l’autorité de l’Etat en place. Ils refusent par exemple de payer leurs impôts.

Ultranationaliste et xénophobe, partisan du complot, le mouvement affirme que l’Allemagne serait, depuis 1945, sous occupation étrangère et que ses véritables frontières seraient celles de 1937, du temps des nazis.

Paul ANDRE