Burkina-Faso/Disparition du Dr Luc Marius Ibriga: Hommage du Chef de l’Etat à un homme de conviction

Au Burkina, Dr Luc Marius Ibriga , l’homme de droit et acteur majeur de la société civile, connu pour son intégrité et sa probité, est décédé dimanche de Noël. En mémoire de l’illustre disparu, le Président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré lors de son message à l’occasion de la fête de la nativité, a rendu hommage à « un homme de conviction qui a su incarner le combat pour une gouvernance vertueuse « .

C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la disparition, ce jour 25 décembre 2022, du Dr Luc Marius IBRIGA, universitaire et ancien Contrôleur général d’Etat. » a déclaré le Chef de l’Etat.

« Notre Nation perd ainsi un de ses valeureux fils qui a consacré sa vie à la formation et à l’éveil d’une conscience citoyenne, libre, intègre et digne… » a-t-il poursuivi.

Pour le Président Ibrahim Traoré, son passage à la tête de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a marqué un pas important dans l’engagement du pays pour une gestion plus saine des deniers publics.

Aussi le Capitaine Ibrahim Traoré a émit le souhait que son exemple de vie nourrisse l’engagement collectif pour un Burkina Faso de liberté et d’intégrité.

C’est donc en expert des questions juridiques et en fin connaisseur de l’univers politique national et international que l’enseignant de droit s’invite sur la scène politique burkinabè en défenseur des droits de l’Homme et de la bonne gouvernance.

Ses prises de positions, ses analyses et éclairages le positionnent comme un leader de la société civile.

C’est un leader écouté et admiré qui défend avec ardeur la démocratie burkinabè. Constitutionnaliste chevronné, Ibriga fera partie du comité de rédaction de la Charte de la transition et du Conseil national chargé de désigner le président de la transition.

Après avoir refusé d’entrer au gouvernement, il accepte finalement en septembre 2015 de diriger l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat, une institution dont la mission est de contribuer au renforcement de la bonne gouvernance.

Dr Luc Marius Ibriga qui a fait de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille et surnommé « Monsieur anti-corruption » par une partie de la presse burkinabè, est un homme engagé qui va s’illustrer pendant la période de la transition (nov.2014-déc 2015) par ses prises de position publiques et ses analyses politiques.

Celui qui n’hésite pas à prendre position pour défendre ses convictions se démarque notamment par sa probité morale et sa rigueur professionnelle, des qualités qui ont sans doute guidé les autorités de la transition, dans le choix de sa personne pour conduire aux destinées de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC).

Sollicité par des universités au Benin, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, au Sénégal, au Togo et en Belgique pour dispenser des cours, animer des séminaires et conférences thématiques au profit des étudiants, Dr Luc Marius Ibriga, a plusieurs ouvrages à son actif.

Ils seront publiés afin de capitaliser le savoir acquis au cours de sa carrière et éclairer la conscience et les choix des citoyens. On retient de ces ouvrages le Précis de droit constitutionnel et d’institutions politiques, rédigé en collaboration avec le Pr. Augustin LOADA et publié en mars 2007.

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), la Commission de l’UEMOA et l’Union Africaine, pour ne citer que cela, ont fait appel à lui pour divers travaux.

Expert-juriste confirmé, Luc Marius Ibriga va accompagner plusieurs institutions nationales, africaines et internationales, dans l’élaboration de textes juridiques, la conduite d’audits et d’études ainsi que l’appui-conseil. Il a notamment piloté en 2012 la rédaction de l’avant-projet de traité révisé de la CEN-SAD, la Communauté des États sahélo-sahariens.

En 2009, le Ministère de la Promotion des Droits Humains bénéficie de son éclairage dans la conduite d’une étude sur la mise en conformité de la législation et la réglementation burkinabé aux normes internationales relatives aux droits civils et politiques.

« Qu’il repose dans la paix des braves sur cette terre de dignité qu’il a tant aimée et servie  » a encore adressé, le Capitaine Ibrahim TRAORE, qui, autant que le peuple burkinabè, a perdu un valeureux citoyen.

Joseph