Burkina-Faso: Doit-on au nom de la liberté de presse ramer à contre courant de la lutte pour la reconquête du territoire?
La communauté internationale célèbre ce 03 mai, la journée mondiale de la liberté de presse. Il s’agit d’une célébration qui a pour objectif de sensibiliser à l’importance de la liberté de la presse et rappeler aux gouvernements leur obligation de respecter et faire respecter le droit de liberté d’expression consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Considéré comme le quatrième pouvoir, la communication joue un rôle primordial dans la vie socio-politique de tout pays. Elle constitue une arme redoutable qui doit être utilisée à bon escient, en tenant compte des contextes propres à chaque état. La stabilité d’un état, notamment ceux en situation de crise, dépend fortement de l’ utilisation de cette arme, car elle peut contribuer à construire tout comme à détruire la paix.
C’est fort de ce constat que les autorités de la transition depuis quelques temps, ont procédé à certaines restrictions, non pour tordre le cou à la liberté d’expression, ou museler la presse. Mais parce que en temps de crise, il faut une communication de crise.
Tout comme le Mali, le Burkina est décrété état exceptionnel, parce que étant en proie aux groupes terroristes depuis 7 ans. Pour déjouer les projets des ennemis et parvenir à éradiquer le fléau, une contribution interactive de tous les citoyens s’impose, en particulier celle de la presse.
Rappelons, le rôle primordial et salutaire qu’ont joué les radios communautaires pour la construction et la consolidation de la paix en Casamance. Une région du sud du Sénégal, qui était en proie à des groupes rebelles indépendantistes depuis 1982.
Grâce aux rôles participatifs et patriotiques joué par les médias, notamment les radios communautaires, un bain de sang programmé pour découler d’un conflit armé en préparation a été évité de justesse. Aujourd’hui, le monde entier reconnaît la participation louable de ces médias dans le mécanisme de résolution pacifique de ce conflit naissant.
Toutefois dans d’autres pays, comme la Lybie, les populations se sont laissées prendre dans des pièges tendues par les impérialistes à travers des médias internationaux, mis à contribution pour induire le pays dans une guerre dont les conséquences sont aujourd’hui, l’expansion des groupes extrémistes dans le Sahel. Le peuple lybien paie de nos jours le lourd tribut de son laisser-aller dans le guet-apens des occidentaux, dont les intentions ne sont autre que de dominer sur le continent et de piller en toute liberté nos ressources.
RFI, France 24 et autres médias français ont tenté de dupliquer ce scénario lybien au Burkina, à travers leurs stratégies de désinformation et de manipulation. Certaines chaînes françaises, sont même devenues des espaces de légitimation des actions des groupes terroristes. Afin de protéger le peuple et mener la guerre anti-terroriste de manière sereine et efficace, les autorités n’avaient d’autres options que d’interdire de diffusion les deux chaînes du groupe France Médias Monde, qui ne facilitent pas l’évolution des choses, mais oeuvrent au contraire pour le camp ennemi.
Le seul bien que tous les burkinabè ont en commun demeure la patrie. Il est vital pour les hommes de médias aspirant à vivre dans un pays de paix et de stabilité, de faire leur métier, tout en prônant le sursaut patriotique. Il urge pour le bien de tous les burkinabè d’éviter de se verser dans le sensationnel et servir la cause de l’ennemi.
Ali DEMBA