Ces dernières années, le débat sur la restitution des biens culturels et des restes humains pillés dans les pays africains par les anciens colonisateurs s’accentue. De nombreux états du continent noir s’activent pour reprendre leurs objets d’arts et autres richesses culturelles emportés pendant la colonisation, et le Togo ne fait pas exception.
Dans le but d’exiger le retour de ces biens volés, l’université de Lomé a tenu la semaine dernière une table ronde portant sur la thème : « L’état des lieux et perspectives de la question de la restitution des biens culturels et des restes humains du Togo en Allemagne ».
Une rencontre qui a permis à différents acteurs impliqués dans la démarche de restitution (dont des experts, les représentants de l’institution universitaire) de mener des réflexions.
Plusieurs œuvres d’arts et biens culturels sont détenus jusqu’à présent par des musées de l’Allemagne, qui les avait spoliées et expédiés pendant la période coloniale de 1884 à 1919.
Aujourd’hui, le gouvernement Allemand est donc engagé à faire l’état des lieux en vue d’une restitution au Togo.
De ce fait, les chercheurs togolais, en parfaite collaboration avec ceux de l’Allemagne, font l’inventaire de ces différents biens.
Un travail d’équipe que salue Mathias Veltin, l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Togo.
Au cours de la rencontre, les participants ont soulevé les différentes difficultés qui retardent le processus de rapatriement des artefacts. Ce sont particulièrement le refus de
coopération de certains musées allemands.
L’importance de la recherche et de l’identification des objets d’art et des restes humains en vue de leur restitution aux pays d’origine, les perspectives de la question de la restitution des biens culturels et des restes humains du Togo en Allemagne, la nécessité de la collaboration entre les divers acteurs ( dont les musées les gouvernements et les musées) sont entre autres points relevés pendant la séance de travail.
Les participants ont également évoqué la nécessité de former des experts togolais pour participer au processus de recherche et d’identification des objets d’art et des restes humains.
Le premier vice président de l’université de Lomé, Professeur Komlan Batawila s’est réjoui de la tenue de la table ronde. Il a ensuite exprimé sa gratitude au nom du président de l’UL, à propos du choix porté par l’Université de Lomé pour réfléchir sur les stratégies et l’organisation sur la question de la restitution des biens culturels et des restes humains du Togo en Allemagne.
Selon lui, « il est désormais temps de passer à l’action et de faire avancer cette question importante pour le Togo et pour la préservation de son patrimoine culturel ».
On estime à dix mille objets d’art et 130 restes humains, les biens culturels togolais dispersés dans les musées allemands.
Abidé LAKOUGNO
