Uruguay: Le Président renonce à son projet de faire transformer un aigle nazi en bronze en colombe de la paix
Le Président uruguayen Luis Lacalle Pou, qui nourrissait l’idée de transformer les «symboles de violence et de guerre en symbole de paix et d’union» a dû renoncer à son projet de faire fondre un vestige nazi de la deuxième guerre mondiale en colombe de la paix.
Il a fait l’annonce ce dimanche 18 juin qu’il renonçait à son projet controversé de fondre un aigle nazi en bronze de 350 kilos en colombe de la paix.
L’aigle en bronze est un vestige nazi issu d’un cuirassé allemand de la Seconde Guerre mondiale, retrouvé il y a 17 ans sur l’épave d’un destroyer nazi sabordé au large de l’Uruguay en 1939.
«C’est une idée que nous avions depuis beaucoup d’années, de transformer un symbole de violence et de guerre en un symbole de paix et d’union», a laissé entendre le Chef de l’Etat uruguayen face à la presse vendredi dernier.
Cependant depuis cette annonce, de nombreuses critiques ont fusé de partout, des milieux culturels aux milieux politiques, y compris au sein de la coalition au pouvoir.
«Il y a une majorité écrasante qui n’est pas d’accord avec cette décision et si l’on veut la paix, la première des choses est de faire l’unité. Il est clair que (ce projet) n’y parvient pas», a déclaré le Président revenu sur sa décision, durant un déplacement dans l’est du pays.
L’artiste uruguayen Pablo Atchugarry, sur lequel le choix était porté pour réaliser la colombe d’ici novembre, a aussi été prévenu de l’annulation du projet.
La sculpture de deux mètres d’envergure et d’un poids de 350 kilos , ornait la poupe de l’Admiral Graf Spee, un cuirassé impliqué dans l’une des premières escarmouches navales de la Deuxième guerre mondiale.
Pour la petite histoire, le capitaine Hans Langsdorff avait fait couler volontairement le cuirassé ( l’un des plus grands du IIIe Reich ) le 17 décembre 1939, après la bataille du Río de la Plata face à des navires britanniques. La sculpture d’une valeur estimée à 10 millions d’euros, avait été retrouvée en 2006 après dix ans de recherche dans les eaux uruguayennes et au terme d’une bataille procédurale qui a duré 17 années, la Cour suprême de l’Uruguay avait prononcé le verdict selon lequel, l’aigle nazi était l’entière propriété de l’État.